L'humilité et l'humour une nécessité pour l'humanité ?

Depuis le début de semaine, j’observe chez les personnes que je rencontre, patients, amis, famille, collègues, beaucoup de précautions dans les propos, de la retenue dans l’expression émotionnelle. J’entends peu de paroles exaltées. Alors que les attentats contre Charlie Hebdo avait engendré après-coup chez beaucoup d’entre nous un état d’agitation, des échanges passionnés où se mêlaient à la fois colère et euphorie à l'idée des rassemblements et mouvements de solidarité, je perçois dans mon entourage aujourd’hui de la tempérance dans l'expression du chagrin, de l'indignation, de la peur... et davantage d'entrain pour l'expression de toutes les formes de célébration de la vie. En psychologie, on appelle ce mécanisme de défense psychique la formation réactionnelle. L'avenir nous dira si nous sommes en passe de nous libérer de notre névrose collective... Il m'appartient d'être optimiste...

Les débats des politiciens restent animés et si les joutes verbales paraissent parfois empreintes d’un brio trompeur pour certains, il me semble (je vous laisse le soin de faire appel à votre sens critique à la lecture de mon analyse rapide et bien subjective !) que « les gens » sont dans l’ensemble désireux de ne pas céder à la panique, et de faire preuve de plus d’humilité.

Et si l’humilité était une réponse, entre autres, à cette crise que l’humanité connait ? Et si nous n’avions plus d’autre choix que de répondre à ces agressions en montrant qu'au-delà de nos différences éthnique, culturelle, sociale, appartenance religieuse, politique, au delà de nos différences de caractère, de fonctionnement, nous avons finalement un patrimoine universel : des émotions, une volonté de vivre, même si c'est plus difficile pour certains que d'autres.

Et si l'humilité pouvait nous relier les uns aux autres et nous amener à faire notre part comme le colibri dans l’histoire de Pierre Rabhi, en prenant le temps de satisfaire nos besoins fondamentaux et savourer ces moments de la journée où nous sommes bien vivant comme se réunir au restaurant entre amis, travailler, discuter avec des collègues, pratiquer un sport, rire, se soutenir, aller à un concert, mettre du beau autour de soi, entretenir notre joie d’apprendre des uns des autres et le plaisir de transmettre…

Mettre l’humanité au-dessus de nos craintes (dixit Yann Arthus Bertrand, photographe et reporter). Pour ce faire continuons dans cette voie, cultivons l’humilité (faire de son mieux avec l’amour de soi et de son prochain), efforçons nous, comme le dit si bien mon ami Alain Prey, formateur en communication, d'employer dans nos échanges l’assertivité (l’affirmation de soi positive, constructive et responsable). Et par-dessus tout, développons l’humour vrai (pas celui sarcastique aux dépens des autres, mais celui qui permet d'être sérieux sans trop se prendre au sérieux, de rire de ses erreurs, et mettre du jeu dans notre quotidien pour ne pas nous éloigner trop de cet enfant en nous qui a encore besoin de s'exprimer).