Le bonheur d'être soi

J'aime ouvrir un livre et le feuilleter d'abord pour m'en imprégner, lire un extrait ici et là, me rendre à la fin, avant d'en commencer pas à pas la lecture...

Le bonheur d'être soi de Moussa Nabati ne peut décidément pas se résumer, il est comme un livre de chevet, accompagnera les moments forts de votre existence.
 
J'ai retenu, parmi bien d'autres métaphores, que le bonheur d'être soi est à la fois le grain et la paille... le bonheur dépend de nos paroles, de nos actes, ce qu'on sème et récolte... Il est fragile quand on se situe trop longtemps dans l'excès, du côté de l'activisme ou de la passivité. Car le bonheur ne peut s'exiger, comme il ne peut arriver par magie, rien qu'en déplorant être dans le malheur... Car il est là, en nous et partout autour de nous... Le bonheur, c'est notre maison-soi, chaque pièce comporte des domaines de notre vie que nous devons pas négliger, mais aussi nos fondations et notre toit, sécurisant des menaces de l'extérieur, mais avec des ouvertures pour les amis et relations que nous entretenons. Notre bonheur est "nourri par l'amour, sculpté par la loi"... Vous comprenez bien combien il est donc nécessaire aux hommes d'accepter les limites, les nôtres mais aussi celles dictées par l'Etat et ses instances... Tout comme il est indispensable à l'Etat d'accepter les limites de ses sujets pour ne pas les assujettir ou les mener à la révolte... 
 
Pardonnez moi cet aparté... même si cet ouvrage date de 2006, l'auteur, Docteur en psychologie, avait déjà une analyse fine de la société, des hommes, des dérives de vouloir "solutionner dans l'urgence" dès qu'ils ressentent de la frustration... Ce n'est pas parce qu'il lui manque aujourd'hui quelque chose que l'adulte souffre, c'est parce qu'il y a un trésor en soi à trouver à condition d'accepter le manque... Il faut cesser de s'agiter, s'autoriser à poser le pied à terre, éprouver la tristesse, pour enfin dénouer dans sa propre histoire ce qui fait obstacle à son bonheur... pour réussir à déployer raisonnablement notre énergie vitale... Se donner à corps et à cœur de "s'épanouir sans se dilapider dans les excès nuisibles : la toute puissance ou l'extinction dépressive". 
 
Enfin, j'ai souhaité partager avec vous, une pensée de Rûmi, j'aime beaucoup ce poète persan, cité par Moussa Nabati, il résume bien cet ouvrage. 
 
"Longtemps je t'ai cherché, mais partout où j'allais, tu n'y étais pas : dans les étoiles, au fond des mers et jusqu'au sommet des montagnes. Je n'ai pu te rencontrer, ni dans les harems, ni dans la splendeur des temples. Dès que je t'attrapais, tu glissais de mes mains tel un papillon, telle la truite sauvage. Te voilà enfin dans l'infinité de ces petites choses de la vie : le parfum des roses, le chant du rossignol et le sourire de l'enfant."